[No Nuk] Espagne: les anti-nucléaires manifestent contre un futur site de stockage

VILLAR DE CANAS (Espagne) – Près de 2.000 manifestants ont convergé dimanche en bus et en voiture vers le petit village de Villar de Canas (centre) pour protester contre la construction d’un site de stockage nucléaire, pourtant très attendue par certains de ses habitants.

Sous le mot d’ordre Non au cimetière nucléaire. Ni dans ton village ni dans le mien, environ 1.800 personnes se sont rassemblées au centre de ce village de Castille-La-Manche, agitant des pancartes marquées du symbole jaune et noir anti-nucléaire, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dénonçant l’absence absolue de consensus social autour de ce projet qu’elles qualifient de cimetière nucléaire, des organisations écologistes avaient mis environ 20 bus à disposition des manifestants venus de toute l’Espagne.

L’énergie nucléaire est coûteuse, dangereuse et ses déchets hautement polluants à long terme, assure la Plate-forme contre le cimetière nucléaire de Cuenca, l’une des organisatrices, sur des affiches distribuées dimanche .

Des cris de joie avaient accueilli, à Villar de Canas, la décision du nouveau gouvernement de Mariano Rajoy, fin décembre, de lui attribuer le site de stockage nucléaire.

Les habitants qui soutiennent sa construction sont restés dimanche à distance des manifestants. Ils avaient cependant pris soin d’accrocher des pancartes de soutien au site sur les murs du village.

La construction du centre entraîne un investissement de 700 millions d’euros et permettra aussi la création d’environ 300 emplois pendant les cinq premières années dans une province touchée par un taux de chômage élevé, avait assuré le ministère de l’Industrie en décembre.

En 2004, une commission parlementaire avait enjoint le gouvernement à construire un tel site, qui stockera les déchets pendant 60 ans.

Les capacités de stockage en Espagne sont actuellement proches de leurs limites, les déchets étant repartis entre les centrales elles-mêmes, un site à El Cabril (sud) et un centre en France.

Depuis janvier 2011, ce dernier facture 60.000 euros par jour à l’Espagne pour les conserver.

(AFP)

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