Une pollution atmosphérique tellement forte qu’elle est devenue non mesurable a recouvert mardi matin Pékin, retardant ou entraînant l’annulation de plus de 150 vols, les autorités estimant de leur côté que la qualité de l’air était « bonne ».
Selon le site internet de l’aéroport international de Pékin, deuxième le plus fréquenté au monde, un total de 155 vols au départ ou à l’arrivée ont été retardés ou annulés.
L’ambassade des Etats-Unis dans la capitale, qui calcule de façon indépendante le degré de qualité de l’air, a indiqué que la pollution dans la capitale chinoise dépassait lundi matin le niveau « dangereux », qui est le pire niveau de son indice.
Le Bureau de l’environnement de Pékin a quant à lui qualifié de « bonne » la qualité de l’air de la capitale, tandis que les autorités sont régulièrement accusées de sous-estimer la dangerosité de la pollution.
Le centre météorologique national a de son côté indiqué que la capitale chinoise était touchée par un « brouillard » réduisant la visibilité à 200 mètres dans certains quartiers.
Le nuage de pollution s’était en grande partie dissipé lundi en début d’après-midi.
Pour l’heure les relevés du ministère de l’Environnement chinois se concentrent sur les particules fines PM10 – d’un diamètre inférieur à 10 microns – tandis que l’ambassade américaine mesure les particules fines PM2,5 (moins de 2,5 microns), qui peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires.
Mais la municipalité de Pékin a annoncé vendredi dernier qu’elle allait commencer ce mois-ci à publier les données sur les particules fines, répondant ainsi à une demande d’un nombre croissant de Pékinois excédés par les menaces sur leur santé que fait peser l’air ambiant.
En plus des nombreuses centrales thermiques à charbon, la pollution à Pékin est alimentée par les industries dans la conurbation et la circulation automobile. Un total de 240.000 voitures supplémentaires sont arrivées en 2011 dans les rues de la mégalopole, où il en circulait déjà cinq millions.